Communication, Eau potable, Gestion, Service
Vœux du Président : Je suis beaucoup trop pauvre pour acheter bon marché ! Faisons enfin les bons calculs.
L’approche business dans les actions de développement : un accueil réservé
Depuis quelques années, nous sommes rentrés dans une nouvelle ère du développement, où le secteur privé est enfin reconnu comme un véritable acteur, force de propositions, d’innovations et de solutions durables. Cela induit implicitement une reconnaissance de l’approche business dans les actions de développement, qui s’éloigne de l’approche humanitaire qui bien qu’elle ait toute sa place dans les situations critiques, n’a pas vocation, fort heureusement, à devenir durable. C’est un immense pas en avant, insuffisamment perçu ou compris à mon sens, par l’ensemble des bénéficiaires. Ou peut-être tout simplement parfaitement compris mais qui inquiète. Pourquoi ?
Intégrer une approche de marché dans un secteur, quel qu’il soit, signifie immédiatement vente, tarif, paiement, profit… ensemble de mots considérés par beaucoup comme grossiers si on les transpose dans un contexte de populations pauvres. En effet, comment peut-on oser parler d’argent voire même de bénéfices quand finalement il s’agit de faire payer à des populations à faibles revenus des services vitaux, paiements qui vont alimenter les caisses d’un opérateur ?
Il est grand temps de faire face à la réalité et de mettre fin à cette démagogie sociale qui annihile tout espoir de développement et réduit au statut d’assisté les populations, notamment rurales, d’Afrique Sub-Saharienne.
S’affranchir de la dualité aidant-aidé
Si l’on veut se projeter dans l’avenir, comme le préconisent les Objectifs de Développement Durable (ODD), et construire un monde plus juste demain, il nous faut nous affranchir de cette dualité aidant-aidé. Rentrons dans une logique constructive et fédératrice de collaboration et transmission qui imposera à chacun des droits et des devoirs, des responsabilités à assumer. Clamons haut et fort que la gratuité n’existe pas. D’abord, il y a en effet toujours quelqu’un qui paye. De plus, la soi-disant gratuité des produits ou services pousse la majorité d’entre nous à en bénéficier sans en connaitre le coût réel pour la collectivité. Souvent mal gérés car considérés comme gratuits, ces produits et services représentent une charge lourde et récurrente pour celui qui finance, absorbant ainsi des sommes d’argent incroyables qui pourraient être mieux utilisées. De même, acheter toujours moins cher rogne obligatoirement sur la qualité et nous conduit là encore à dépenser plus.
La pédagogie des bons calculs
Si nous voulons réellement faire du développement, nous devons aider les bénéficiaires à voir plus loin et définir avec eux les étapes de la construction de cet avenir durable. La notion d’investissement, au sens de dépense à impact sur le long terme, doit remplacer celle de dépense quotidienne plus onéreuse au final. Celle du paiement du juste prix, représentatif du service rendu, qui respecte les capacités à payer des bénéficiaires et permet la rentabilité du modèle, éventuellement subventionnée, doit être assimilée. Celle de profit du fournisseur et de l’opérateur doit être acceptée et associée aux notions d’optimisation, de durabilité, et de qualité des produits et services. En effet, il n’y aura pas d’actions durables sans privilégier l’efficience et l’autonomisation, c’est à dire sans modèles capables de s’autofinancer.
Rentrons dans cette pédagogie des bons calculs, qui doit impérativement se substituer, dans l’intérêt de tous, à la démagogie de l’approche habituelle.
Je vous souhaite mes Meilleurs Vœux pour cette Année 2021 !
Amicalement
Thierry BARBOTTE
Président d’ODIAL SOLUTIONS
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