Voeux du Président: N’accuse pas le puits d’être trop profond quand c’est ta corde qui est trop courte !

De l’urgence d’être réaliste

Depuis plus de 40 ans, nous œuvrons aux côtés de nos partenaires Gouvernementaux, Institutionnels ou Privés en Afrique Sub-Saharienne pour apporter de l’eau aux populations rurales et isolées. Des milliards d’euros ont été investis dans le secteur, des milliers de forages ont été creusés, autant de pompes à motricité humaine installées, censées alimenter des centaines de millions de personnes.

Des efforts considérables ont été faits, sur le terrain et dans les bureaux, pour atteindre l’objectif fixé. Et pourtant, le constat aujourd’hui est amer : ça ne fonctionne pas comme nous le souhaiterions ! Pourquoi ?

Il est facile d’accuser les Gouvernements ou les Institutions de manquement voire d’incompétence, de fustiger les bénéficiaires qui soi-disant ne comprennent pas où se trouve leur intérêt, d’accuser le secteur privé de vouloir faire de l’argent au détriment de la qualité… c’est un moyen fort simple de s’affranchir de la responsabilité de l’échec avéré et de désigner un bouc émissaire, l’autre. Malheureusement, cela ne sert à rien, si ce n’est à dédouaner ceux qui sont censés trouver des solutions.

Nous sommes tous responsables de la situation, acteurs et spectateurs. Tout d’abord, l’enjeu de l’eau n’est pas assimilé. Comment peut-on encore aujourd’hui discuter pour savoir si l’eau potable mérite d’être un objectif dédié parmi les Objectifs de Développement Durable (ODD) ? Comment peut-on mettre des mois voire des années à passer des marchés à travers des procédures interminables pour des projets qualifiés d’urgents ? Comment peut-on vendre son âme au point de fournir et réceptionner du matériel défectueux et négliger les travaux pour satisfaire des critères de moins–disance qui aboutissent souvent à la construction d’un système dont on sait pertinemment qu’il ne fonctionnera que très peu de temps voire jamais ?

Tout ce qui a été mis en place pour éviter cela constitue aujourd’hui un mille-feuille immense, empilage de procédures qui engluent les acteurs sans protéger les populations rurales, qui désespèrent.

Parallèlement, comment, en tant que bénéficiaire, peut-on exiger un meilleur service et ne pas être prêt à payer le juste prix ?

Réagissons ! Regardons la réalité des choses ! Simplifions ! Nous devons tous avancer pour éviter en 2030 d’être ridicules, face à un constat déplorable quant au degré d’achèvement des ODD, notamment de celui dédié à l’eau et l’assainissement, qui laisserait des millions de gens dans le besoin et ferait perdre la face à tout le monde. Nous sommes prêts, avec d’autres j’en suis sûr, à relever ce défi. C’est plus qu’urgent !

Je vous souhaite mes Meilleurs Vœux pour cette Année 2020 !
Amicalement

Thierry BARBOTTE
Président d’ODIAL SOLUTIONS